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qui fut publiée alors au nom du chapitre. Nous avions voulu d’abord la résumer dans le style d’aujourd’hui. Mais, dans un ouvrage où nous avons désiré que l’on vît se réfléchir, comme en un miroir fidèle, les mœurs et les idées des diverses époques qui y figurent tour-à-tour, la parole n’appartenait pas à l’historien, elle appartenait aux personnages eux-mêmes ; on aurait trop perdu à nous entendre au lieu d’eux. Les idées, les croyances, le langage, le style des anciens tems sont une partie de l’histoire de leurs mœurs, et certes ce n’est pas la moins piquante. Voilà notre excuse pour les longs fragmens que nous avons déjà cités et pour ceux que nous allons citer encore.

Le cardinal de Joyeuse, à qui ce livre était dédié, le lut avec beaucoup de contentement, et « n’y trouva rien qui ne fût plein d’une doctrine fort exquise et d’ung style extrêmement beau ; il le prisa et estima autant qu’il estoit possible. » C’est ce qu’il écrivait au chapitre[1], en ajoutant, de sa propre main, « qu’il estimoit beaucoup, en particulier, celuy d’entre eux qui avoit mis la main à la plume pour un si digne subiect, et qui l’avoit si bien traicté. » On pense bien que Denis Bouthillier n’en avait pas été aussi content. Piqué au vif, il se mit aussi-tôt à l’œuvre, et sa Responce[2] ne se fit pas attendre. Il

  1. Lettre du 3 juin 1609.
  2. Responce de Me. Denys Bouthillier, advocat en la court, sur le