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déclaration pour restreindre le privilége, les chanoines s’émurent, et le cardinal de Bourbon avec eux. Ils se hâtèrent d’adresser une supplique au roi, pour l’engager à ne point passer outre. Ils le prièrent de se souvenir « qu’en son joyeux advènement en sa ville de Rouen, il avoit promys, en parolle de roy, de les maintenir en tous leurs priviléges, et leur en donner toutes confirmations nécessaires. Toutes foys, on vouloit aujourd’huy tellement retrancher et diminuer le privilége de sainct Romain par des modifications et restrinctions, que, à la fin, ce privilège n’auroit que le nom et demeureroit sans aulcun effect et valeur envers Dieu et le peuple. Ils insistèrent sur le danger d’indisposer la population de Rouen, qui, de tout temps, avoit eu très grande dévotion au privilége de saint Romain ; ce qui pourroit apporter un grand scandalle, et mesmes préjudicier à l’honneur de Sa Majesté. Ils le supplièrent de maintenir le privilége sans aulcune restriction et modification, excepté le crime de lèze-majesté divine et humaine. » Mais leurs efforts furent inutiles. Le 25 janvier 1597, de l’avis des princes du sang, des membres du conseil, des principaux officiers des parlemens et des autres cours souveraines réunies à Rouen pour l’assemblée des notables, le roi signa une déclaration qui modifiait beaucoup le privilége, et qui continua de le régir jusqu’au moment où il a cessé d’exister.