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secousses, l’ordre commençait à renaître. A la fin de l’année 1596, pendant la tenue de l’assemblée des notables, Henri IV étant à Rouen, il y eut comme un concert de murmures contre les abus de la fierte. Des familles qui n’avaient obtenu d’autre réparation de l’assassinat de leurs proches, que de se voir insolemment braver par les assassins, fiers de leur scandaleuse impunité, firent entendre au monarque des plaintes énergiques. On lui raconta, de nouveau, dans toute l’horreur de ses détails, l’assassinat de l’infortuné Montmorency du Hallot son serviteur fidèle ; l’assassinat tout récent encore du sieur Du Boyssymon, dont, il y avait cinq mois à peine, les meurtriers avaient levé la fierte. Dans une séance du conseil, tenue à Rouen, à laquelle assistait Claude Groulart de la Cour, premier président du parlement de Normandie, on parla fort au long de ce dernier fait, et le chancelier déclara « qu’il estoit nécessaire d’apporter des modifications au privilége de sainct Romain, et d’en revenir aux quatre modifications adoptées lors des lettres de Louis XII[1]. » Disons, en passant, que ces dernières expressions étaient inexactes, et que les deux déclarations de Louis XII, spécialement relatives au privilége, ne l’avaient en rien modifié.

Cependant, avertis que l’on travaillait à une

  1. Mémoires de Claude Groulart, premier président au parlement de Normandie.