Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prisonnier délivré par la fierte, participaient aux effets du privilége. Le chapitre, voulant fortifier, et peut-être étendre son privilége, profita de cette occasion pour avancer quelques propositions dont la vérité fut attestée par de nombreux témoins. Sa deuxième proposition était conçue en ces termes :

Premier récit du miracle de la gargouille.

« Dit l’en (l’on dit) communément, et est bien à tenir et à croire pour vérité, que le dit prévilège fu ainsi ordené en l’onneur et remembrance (mémoire) des notables et beaux miracles que fist le glorieux saint monsieur saint Romain à la cité de Rouen et à tout le païs de environ. Entre les quieulx, par la grâce de Dieu, il prinst et mist en subjection un grant serpent ou draglon qui estoit environ Rouen, et dévouroit et destruisoit les gens et bestes du païs, telment que nulz n’osoit converser ne habiter en icelui païs ; et, ensément (aussi), icelui glorieux saint chassa et mist hors d’icelui païz anemis et malvèz espéris (diables) qui conversoient et habitoient en icelui païs, telment que aucun n’y osoit demourer ».

C’est ici le plus ancien titre où, à notre connaissance, il soit question, non du privilége de la fierte, mais du miracle de la gargouille. Plus tard, en 1425 (le 22 mai), Henri VI roi de France et d’Angleterre (il se qualifiait ainsi) donne commission à l’évêque de Bayeux et à Raoul-le-Sage,