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contenance, et les nombreux spectateurs de ce dernier acte de la solennité de la fierte, eussent aperçu moins de honte et de confusion dans le prisonnier agenouillè et attendant sa semonce, que dans cette assemblée de cinquante prêtres qui n’avaient pas craint de l’absoudre. Sans doute, et au sein de cette compagnie même, il s’était rencontré des hommes sages qui avaient tout fait pour épargner à l’église de Rouen la honte d’un choix si révoltant, et qui avaient prédit qu’il porterait malheur au privilège. Mais, dit Bossuet, « les sages sont-ils écoutés dans ces temps d’emportement, et ne se rit-on pas de leurs prophéties ? » En revanche, il y a une conscience publique à laquelle on ne saurait imposer silence. Tout ce qu’il y avait d’honnête dans la province et dans la France, s’indigna d’un si monstrueux abus d’une chose sainte. Ce fut un grand scandale ; mais ce fut aussi un coup terrible porté au privilége même par ce chapitre auquel il était si cher. De tous les argumens que les détracteurs du privilége employèrent plus tard pour le faire modifier, le plus fort, et il était sans réplique, fut l’élection du marquis d’Alègre et de ses quinze ou seize complices ; cet argument, c’était le chapitre lui-même qui l’avait fourni.

Cependant, la famille Du Hallot, indignée, avait eu recours au roi, au conseil et au parlement