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c’est-à-dire le marquis D’Alègre et les quinze ou dix-huit assassins qui l’avaient accompagné à Vernon. Tandis que le parlement, réuni dans la grande chambre dorée, attendait les députés chargés de lui apporter le cartel d’élection, deux gentilshommes, les sieurs Mascarel d’Urville et De Lafons furent introduits, et présentèrent des lettres par lesquelles le duc de Mayenne et M. De Villars pressaient le parlement « de vouloir faire joyr, ceste année, le marquis D’Alègre, du privilège de monsieur sainct Romain, et d’employer, sur ce, son auctorité. » Peu d’instans après, arrivèrent les députés du chapitre ; ils remirent au doyen, car le parlement de la ligue n’avait pas de présidens, un cartel qui fut décacheté, et se trouva contenir ces mots ; « Claude de Péhu, sieur de la Mothe, prisonnier en la cour des Aides, pour luy et ses complices, de la religion catholicque apostolique et romaine. » On alla chercher le prisonnier à la conciergerie de la cour des Aides (rue du Petit-Salut) où il était détenu. Les registres du parlement nous disent qu’il « estoit accoustré d’ung pourpoinct et hault-de-chausses de taffetas grix, avec ung bas de soye verd, et avoit ung manteau de sarge de couleur de grix de guelde bordé de passements grix. »

Après un long interrogatoire pour la forme, Claude de Péhu fut délivré « pour luy et ses complices tenants le party de la saincte unyon et