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gentilshommes et domestiques à cheval. Cette troupe chemina jusqu’à Vernon-sur-Seine, où elle arriva à six heures du soir, et descendit à l’hôtel du Gros Tournois. François de Montmorency était venu récemment en cette ville, de sa maison du Hallot. La nuit se passa tranquillement ; mais le lendemain matin, vers six heures, le marquis d’Alègre fit venir quatre des gentilshommes qui l’avaient accompagné, et leur dit : « Je m’en vays en ung certain lieu où il fauldra jouer de l’espée et se battre… venez avec moy... vous me debvéz ceste assistance. » Ils lui promirent de le suivre. Alors il leur apprit qu’il s’agissait d’assassiner Du Hallot « qui (disait-il) luy avoit faict une perfidie », et, de nouveau, ils lui promirent leur concours. On déjeûna ; pendant le repas, D’Alègre fit accommoder les pistolets des hommes de sa suite. Bientôt toute la troupe de D’Alègre monta à cheval, et se rendit à la maison du sieur Du Hallot où l’on s’arrêta. D’Alègre et les siens demandèrent à parler à ce seigneur. Un page leur dit qu’il allait venir. En effet, on vit presque aussi-tôt le sieur Du Hallot descendre de sa chambre, appuyé sur des béquilles, à cause de blessures graves qu’il avait reçues au siége de Rouen, où il avait eu un cheval tué sous lui[1]. D’Alègre et quelques uns des siens mirent

  1. De Thou, livre 102 ; Valdory, Discours du siége de Rouent, f° 76 v°.