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avait été sollicitée pour un jeune homme de la ville, fils du maître du Chapeau rouge, au Vieux-Marché, qui avait été capitaine des arquebusiers ; on s’indigna de le voir exclure pour un étranger. Le cardinal de Vendôme, qui avait chaudement appuyé le sieur Des Aubuz, écrivit au chapitre pour le remercier de sa déférence à ses sollicitations. « Vous avez procédé si dignement, leur disait-il, que ny le conseil du roy mon seigneur, ni la court de parlement ne peust en rien improuver ceste eslection. » Mais il n’en avait pas été ainsi à Rouen. Cette préférence donnée à un étranger sur un enfant de la cité, avait indisposé les esprits ; il y avait eu « grand bruict dans la ville », et tout le monde s’était accordé à blâmer le chapitre. Aussi, l’année suivante (1588), la fierte fut elle accordée à un Normand, Nicolas Auger, de la paroisse de Nolleval.

Il n’avait pas tenu aux cardinaux de Bourbon et de Vendôme, qui avaient recommandé vivement un sieur De Clavières, parent du maréchal d’Aumont, et sans doute encore étranger à la ville et à la province. « Vous avez peu recognoistre, écrivait au chapitre le cardinal de Vendôme, les peines que monsieur le cardinal mon oncle, et moy, avons tous les ans pour conserver les droictz du prévilège sainct Romain, et qu’à ceste occasion il est besoing qu’en la liberté de vos suffrages vous faciéz choix de personnes qui se puissent rendre dignes