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à bien arrester. » Le cardinal intervint à tems ; la demande des députés n’eut pas de suites, et le chapitre ne fut point troublé dans la possession où il était de faire un libre choix parmi les criminels de toutes les provinces.


1587.

Ce fut, sans doute, pour mieux constater ce droit, qui lui avait été contesté, que cette compagnie choisit encore, l’année suivante, un prisonnier étranger à la province. En 1587, la fierte fut donnée à Gaspard Des Aubuz, sieur de Morton, gentilhomme des environs de Loudun, coupable de plusieurs meurtres. Dès l’an 1584, ce gentilhomme avait voulu se rendre à Rouen pour solliciter la fierte. Mais le cardinal de Vendôme, qui protégeait un sieur De Beuvereil, avait déterminé Morton à se désister pour l’heure. « Il a sçeu (écrivait alors ce prélat aux chanoines de Rouen) qu’aiant accoustumé de ne disposer de ce privilège que par la voye du Sainct Esprit et selon vostre conscience, vous préféreriés le sieur De Beuvereil qui est de vostre patrie et apporte en cela tous les mérites que vous sçauriés désirer. Il s’est donc désisté de sa poursuite, ce qui faict penser que le Sainct Esprit opère déjà en ceste affaire pour vous délivrer d’importunités, et mettre hors de peine pour la digne ellection que vous sçaurés (je m’asseure bien) faire du dict sieur De Beuvereil, comme je vous en prie. Le sieur De Morton a pensé que,