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reste, à quoi bon irais-je étaler les titres de ces ouvrages et les noms de ces auteurs ? Les nommer tous ne serait que donner un long et fastidieux catalogue de noms propres dont le lecteur n’a que faire. Qu’il nous suffise de dire que pas un seul ne parle de la gargouille, ni de la délivrance annuelle du prisonnier ; « quoique aucun d’eux, comme dit Pasquier, n’ait esté avaricieux au récit des miracles des saincts. »

Nous mentionnerons, toutefois, spécialement, nos auteurs normands, dont le silence est d’un si grand poids dans cette affaire. Dudon de Saint-Quentin a écrit l’histoire de quatre-vingts ans du xe siècle ; Guillaume de Jumièges, normand, moine de Fécamp en Normandie, parle de saint Ouen et de la translation du corps de ce saint ; Orderic Vital, dont l’histoire (il le dit lui-même) est « ecclésiastique plus que civile », parle au long, comme nous le verrons bientôt, de la fête de saint Romain, instituée par l’archevêque Guillaume-Bonne-Ame ; et pas un seul de ces auteurs ne laisse échapper un mot, une allusion, si légère qu’elle soit, relatifs au miracle et au privilége auquel on veut que ce miracle ait donné naissance. Anselme, abbé du Bec, commentant, vers la fin du xie siècle, le vingt-septième chapitre de l’évangile de saint Mathieu, dit quelque chose de la délivrance de Barabbas ; il la représente comme