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ne tarda guères à être inquiété par la justice. Il recourut au chapitre, qui lui promit de se plaindre au roi ; mais par qui faire appuyer, en cette circonstance, ses dolèances auprès du monarque ? Le cardinal de Bourbon, malgré sa dernière lettre, passait toujours pour contraire au sieur D’Aubigny. Mille bruits divers avaient circulè, à ce sujet, dans le chapitre et dans la ville, lors de l’élection de ce gentilhomme. Heureusement, on finit par découvrir que ces bruits avaient été méchamment semés par des compétiteurs intéressés à le faire exclure. Plusieurs, députés du chapitre, qui avaient été envoyés à Gaillon pour pressentir le prélat, rapportèrent à Rouen les paroles les plus favorables à l’élection qui avait été faite. Le cardinal n’en était pas resté là. Dans une lettre (du 24 juin) il exprimait son chagrin de ce qu’on eût pu « doubter de sa vraie intention, encore que sa lettre en rendist certain tesmoignage. Et, davantage, ajoutait-il, je vous diray qu’en eslisant le sieur D’Aubigny, vouz avez faict chose qui m’a esté très-agréable ; ce que vous congnoistréz en l’affection que j’emploieray pour assister ceulx qui ont charge de faire poursuyte auprès du roy pour la confirmation de vostre nomination. » L’effet suivit de près la promesse ; et, le 18 septembre 1582, grâces au prélat, le chapitre obtint de Henri III des lettres-patentes, où on lit : « Disons et déclarons que nostre vouloir