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collègues[1] : « Je vous advertis qu’il y a plusieurs du conseil qui me parlent diversement (défavorablement) du privilége, et assez ouvertement, disantz que l’on procède au dict privilége par trop grande faveur. Vous m’excuserez, s’il vous plaist, si je vous dys les propos qui m’ont esté tenus, jusques à me dire que si la compaignye ne regardoit de plus près, et si elle ne faisoit en sorte QUE POUR LE MOINS IL Y EUST UNE MEURE ENTRE DEUX VERDES, ce seroit cause de faire casser et annuller vostre privilège. Je tasche, par tous les moyens, de leur remonstrer de quel zèle et de quelle affection toute la compaignye y procède ; et croyéz qu’il est besoing d’amys. »

C’était, il nous semble, ne pas trop exiger des chanoines que de vouloir que, sur les choix de trois années, il y en eût un qui fût supportable ; toutefois l’avis ne leur profita guères ; en effet, dans la quelle de ces deux classes des meûres et des verdes, les lecteurs rangeront-ils l’élection qui fut faite par le chapitre, cette année même, huit ou dix jours seulement après avoir lu la lettre qui précède ? En 1579, dans un après-dîner d’été, en plein jour, les sieurs Jérôme Maynet et le capitaine Maynet de la Vallée, son frère, étaient allés attendre sur le pont de Rouen les gentilshommes avec lesquels

  1. Lettre du 26 avril 1580.