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d’arrêter, de bonne heure, cette impunité qui croissait de jour en jour. Le parlement de Paris, qui voyait le mal s’étendre dans son voisinage, avait fait aussi des remontrances sur cet objet. Le conseil recevait souvent des plaintes[1]. En 1577, la fierte fut donnée au sieur Le Marchand du Grippon, qui, de complicité avec six autres, avait assassiné de guet-à-pens le sieur De Villarmois, capitaine des légionnaires de la Basse-Normandie. Dans ces tems malheureux de troubles civils, le sieur De Villarmois, zélé catholique, royaliste fidèle, s’était signalè parmi les gentilshommes qui servaient en Normandie sous M. De Matignon. De Thou le nomme plusieurs fois, et le met de pair avec Fervaques, Lavardin et les autres lieutenans de ce chef militaire. En 1574, il s’était distingué au siége de Domfront, et avait beaucoup contribué à l’importante arrestation de Montgommery[2]. M. De Matignon, indigné de cet assassinat, poursuivit activement les coupables. Il parvint à faire arrêter le sieur Du Grippon, « qu’il fist détenir misérablement par force dans les prisons d’Avranches. » En vain le parlement de Normandie évoqua l’affaire ; Du Grippon fut retenu prisonnier à Avranches, malgré des arrêts de la cour, qui ordonnaient qu’il serait amené

  1. De Thou, livre 78°.
  2. De Thou, livre 57°.