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moment où la noble prisonnière sortait de la cathédrale, sa couronne de fleurs sur la tête, se croyant libre désormais, elle fut saisie par des archers, et ramenée à la conciergerie du parlement.

C’était, en deux années, deux échecs que recevait le privilége. Au chapitre, on se plaignit fort de « messieurs de la court qui ne taschoient que à énerver, voire du tout anéantir le dict privilége. » Le chapitre écrivit au cardinal de Bourbon, et le pria de solliciter du roi « des lettres qui enjoignissent au parlement de faire joyr du privilège ceux qui estoient esleuz, suyvant l’octroy d’icelluy, sans y mectre aulcunes modifications.

Le cardinal de Bourbon eut recours à Henri III, qui, dès le mois de juin, donna des lettres-patentes plus favorables, ce nous semble, au privilège qu’aucunes de celles émanées des rois ses prédécesseurs. « Considérant, dit-il, que si les homicides pour penséz (prémédités) estoient distraictz du privilége sainct Romain, il seroit du tout inutile, estant les autres homicides remis par la voie ordinaire de nostre puissance, et, par ce moyen, la grâce du bénéfice d’iceluy privilège seroit abolie… Ensuivant la saincte intention de nos prédécesseurs, voulans estre imitateurs de leur dévotion et piété, etc., avons confirmé, ratifié et approuvé le privilège sainct Romain, et les lettres-patentes du feu roy nostre très-honoré sieur et frère, du mois de mars 1559 ;