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estre faictes au temps des Rogations. » Pour exciter le prélat, ils ajoutèrent « qu’ilz avoient entendu, de la pluspart de messieurs du parlement qu’ilz n’empescheroient l’effect d’icelles lettres ; quoy faisant, Dieu seroit honoré, et son esglize maintenue en ses franchises et libertéz. » Bientôt Charles IX envoya l’ordre de délivrer au chapitre un second prisonnier ; et le parlement ne se mettant pas en devoir d’obéir, le chapitre s’en plaignit au roi. « En pareil cas, disait-il dans sa requête, nous devons avoir deux prisonniers, comme nous en eusmes deux, une année, du temps du roi Richard-Cœur-de-Lion. » Ils supplièrent le roi d’envoyer au parlement de nouveaux ordres, pour qu’il eut à « limiter le temps au chapitre de procéder à nouvelle élection d’un second prisonnier, et de le leur délivrer. » Il ne paraît pas que Charles IX ait envoyé de nouveaux ordres, et ainsi le chapitre n’eut qu’un prisonnier. Si ses démarches pour en obtenir deux eussent eu du succès, il n’aurait pas manqué de se prévaloir de ce fait dans les nombreux procès qu’il eut depuis. Dans ces procès, il a toujours parlè des deux prisonniers qu’il avait eus du tems de Richard ; et jamais il n’a dit en avoir eu deux en 1563.

Tout le monde connaît les malheurs de ce règne, les haines ardentes et profondes qui divisaient alors les Français. A Rouen, comme dans presque