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Romain. » Laurent Bigot, avocat-général, se déclara contre cette demande ; le parlement ordonna « que le procureur-général du roi, ensemble les ditz doyen, chanoynes et chappitre seroient oys au premier jour sur leur dicte requeste, pour leur estre, sur ce, faict droict, ainsy que de raison » ; mais, pour l’heure, « ne permit aus doyen, chanoynes et chappitre de procéder qu’à l’élection d’un prisonnier seullement, suyvant leur privilège et ainsi qu’il estoit acoustumé, sans préjudice, toute foys, de leurs droictz et raisons ausquels ils estoient réservés. » A huit heures du matin, lorsque le chapitre s’assembla pour procéder à l’élection, il connaissait déjà la décision du parlement. Mais, avant tout, il n’en délibéra pas moins sur le point de savoir s’il élirait un seul prisonnier, ou bien deux, l’un pour l’année présente, l’autre pour l’année 1562, « où l’esglise de Rouen n’avoit pu jouyr de son privilège, empeschée qu’elle avoit esté par la sédition, la ville estant alors au pouvoir des factieux. » Les chanoines Prudhomme et La Place soutinrent vivement que le chapitre, sachant ce qui s’était passé le matin au parlement, ne devait demander qu’un seul prisonnier ; ils déclarèrent que si le chapitre persistait à vouloir en élire deux, ils ne prendraient, cette année, aucune part à l’élection. Tous les autres chanoines ayant été d’avis, au contraire, que l’on devait élire deux