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où il sera besoing d’en avoir aultre et plus ample jussion ou déclaration (comme je prétendz faire, et eusse volontiers faict sans la doubte que j’ay de tropt retarder ce gentilhomme présent porteur), je vous asseûre y faire tout debvoir[1] ».

Antoine, roi de Navarre (père de Henri IV), écrivit au parlement de Rouen, pour « le prier de bien bon cœur, que, suyvant le voulloir et intention du roy, il fist incontinent mectre Saugrenée à plaine et entière liberté. Vous ferez par là (disait-il) congnoistre à monsieur le cardinal, mon frère, que ne voullez, de son temps, restreindre aucunement les prévilléges cy-devant donnez et octroyez par les feuz roys aux chanoines et chappitre de l’esglise de Rouen, mais les continuer en la forme et manière qu’ilz ont esté cy-devant donnez et octroyez[2] ».

Peut-être ces lettres parvinrent-elles trop tard au parlement de Rouen. Saugrenée avait été mis en jugement ; la procédure révéla un grand nombre de crimes dont il s’était rendu coupable. Chose assez piquante, il fut prouvé qu’abusant du privilége de saint Romain, plusieurs fois il était venu confesser des assassinats pour lever la fierte, et sauver,

  1. Datée de Saint-Marcoul, 19 mai 1561.
  2. Sa lettre est du 19 mai, et datée de Saint-Marcoul.