imposteur aurait voulu leur faire un manteau ; et Le Sens condamné à de grosses amendes pour avoir « illudé (trompé) justice, et dérobé le privilège de monsieur sainct Romain. » Mais, en tout cas, il devait jouir du privilége, qui, au jour de l’Ascension, lui avait été conféré de bonne foi ; et son emprisonnement était illégal et tortionnaire. Ces réclamations eurent l’effet que le chapitre avait pu en attendre.
Le 9 mars 1559, le roi étant à Villers-Coterets donna, en faveur du privilége de saint Romain, de nouvelles lettres-patentes, encore plus expresses que les premières. Il confirmait et renouvelait les lettres-patentes de Louis XII, celles données par lui-même au mois de juin 1557 ; et déclarait que les chanoines de la cathédrale de Rouen pourraient « délivrer tous les ans tel prisonnier qu’il leur plairoit, quelque cas et crime qu’il eust commis, réservé seulement le crime de lèze-majesté divine et humaine ; et ce, nonobstant les réserves faictes par l’eschiquier contre les crimes de faulse monnoye et d’homicide pourpensé. » Par ces mêmes lettres-patentes, Henri II ordonnait la mise en liberté immédiate de Le Sens, et celle du sieur D’Imbleval, qui, malgré des ordres antérieurs, très-formels, était encore dans les prisons.
Et comme le parlement, toujours pour restreindre le privilège, avait défendu, les années précédentes, aux geoliers et concierges de Rouen,