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nostre église, et cela est perpétuel. Il suffit que les rois, en faisant leur entrée et venant en l’esglise, ayent juré garder les droictz et privilléges de la dicte esglise. » Laurent Bigot soutint que le privilége « estoit suspendu », et demanda que l’on continuât de procéder à la perfection des procès. Ce débat fut renvoyé aux chambres assemblées, où les chanoines furent entendus, ainsi que le procureur-général. On convint que, le jour de l’Ascension, un prisonnier serait délivré aux chanoines, mais qu’on leur dirait, en le leur délivrant, que c’était « par manière de provision seulement. » La fierte fut levée, cette année-là, par « noble homme Jean Le Forestier, qui avoit occis sa femme lors en gésine (en couches). » Ce choix, il faut l’avouer, était peu fait pour ramener le parlement à des dispositions plus favorables au privilége de saint Romain.


1548. Le procureur-général veut suspendre l’effet du privilége.

Aussi, lorsque les chanoines députés vinrent, l’année suivante (le 23 avril 1548), insinuer le privilège au parlement, le procureur-général Morelon fit de nouveau des difficultés. « Il n’apparoist de ce privilège (dit-il) ; en tout cas, il est personnel ; on ne produit point de confirmation du roy Henry deuxième à présent régnant. Il avoit été confirmé par le roy Françoys défunct, à la bonne heure ; mais il n’a peu sortir de la personne de ce monarque. Le roy Françoys n’a peu obliger les roys ses successeurs à aliéner les droictz attachés à leur couronne. » Malgré toutes