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des coups d’espée à tort et à travers, » et beaucoup d’hommes avaient péri. Qu’après tant de crimes, dont nous ne donnons, toutefois, ici, qu’une idée fort incomplète, Saint-Remy, malgré tous ses protecteurs, n’eût pu obtenir sa grâce du roi, on le conçoit sans peine. Mais le chapitre se montra moins inexorable ; et, en 1541 il accorda la fierte à ce prisonnier protégé du dauphin.

1542.

L’année suivante, ce prince fit, en faveur du sieur De la Boissière, homme d’armes de la compagnie de M. De Villebon, une démarche qui fut moins heureuse. « Sans vostre ayde (écrivait-il au chapitre), ce gentilhomme ne peult avoir grant espérance de longue vye. Je désirerois, en cela, le secourir, tant en faveur du sieur De Villebon, que aussy en faveur des services que luy et ses prédécesseurs ont faictz au roy mon seigneur et père. » Charles, duc d’Orléans, son frère, écrivit aussi en faveur du sieur De la Boissière. Enfin, l’amiral D’Annebaut recommandait énergiquement ce gentilhomme « qui estoit (disait-il) en gros danger de sa vie. » — « Le sieur De la Boissière, ajoutait-il, est homme pour faire bon service au roy, et aussy de race qui en a beaucoup faict à la couronne. » Mais toutes ces sollicitations furent inutiles ; et la fierte fut donnée, cette année-là, à Jehan Onfray, du diocèse de Bayeux, coupable d’avoir défloré Jacqueline