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triompha d’un serpent entre Vaux et Meulan ; saint Vigor, évêque de Bayeux, qui dompta aussi un dragon ?

A en croire les légendaires, tous ces saints, et d’autres encore que nous omettons pour ne point fatiguer le lecteur, luttèrent naguère avec succès contre un dragon, un serpent, un monstre. Mais à qui le persuadera-t-on ? Est-ce mal raisonner que de dire, avec M. Eusèbe Salverte, que « tous ces récits sont trop souvent renouvelés pour avoir jamais été vrais ? » Qui ne reconnaît ici, en effet, un emblème qui, universel, pour ainsi dire, et toujours identique, suppose un fait ou plutôt une allégorie reçue dans tous les tems et dans tous les lieux ? Et quel autre fait pourrait-ce être que le triomphe du vainqueur céleste, du principe du bien et de la lumière sur le principe des ténèbres et du mal, figuré par un serpent, comme parlaient les païens : et, pour nous, chrétiens, le triomphe de la vérité sur l’erreur, de la