Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/276

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Peu après, leur grand’mère étant morte, outrés contre Dumouchel son second mari, qui avait déjà fait décréter la terre des Essars et voulait faire décréter la baronnie d’Aunay, ils allèrent aux Essars « estans garniz d’arbalestres bandées, espées et rondelles. » Leur père leur avait recommandé « qu’ilz frétassent bien Dumouchel et luy ostassent ses escriptures. Inclins à la suggestion paternelle, et irrités de ce qu’en les voyant arriver Dumouchel s’estoit écrié : « Véez cy les meschans Des Essars, il les fault prendre », ilz méirent les mains aux espées, tous troys ; et l’un d’eux lui donna deux coups d’espée, l’ung dans l’estomac, l’autre par le costé dextre, dont il mourut incontinent. »

Les quatre frères, accompagnés de douze ou quinze gentilshommes, étant allès pour arrêter l’assassin du protonotaire Beauchesne, assiègèrent une taverne où il s’était réfugié, et le maître ayant voulu défendre sa maison dont ils forçaient les portes, Charles le frappa « d’ung coup d’estoc à travers le corps, dont il mourut présentement. »

Un jour, ils chargèrent, entre Aunay et Beauquay, des sergens envoyés par le premier président, pour faire les criées de la baronnie d’Aunay. Ces sergens, épouvantés, s’enfuirent et laissèrent leurs chevaux, dont les barons d’Aunay s’emparèrent. Étant parvenus à arrêter un de ces sergens, « ils le fouettèrent d’espines. »