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paraître à l’audience de l’échiquier, et montrer à ce tribunal, par ordre du roi, l’original de la déclaration de février, original que l’échiquier retint pendant quelques heures, et rendit à l’huissier, sans faire de réponse. Il paraît qu’en cette nouvelle conjoncture, le chapitre ne s’empressa point de déférer aux ordres du parlement. Car, le 6 mai suivant, jour de l’Ascension, deux huissiers du parlement se transportèrent à Notre-Dame, furent introduits dans la salle capitulaire, où le chapitre était assemblè pour l’élection d’un prisonnier, et déclarèrent au chapitre « que son temporel estoit par eux prins, saisy et mis en la main du roy, en faisant défense aux chanoynes de attempter contre icelluy saisissement. » On dit à ces huissiers de sortir, pour que le chapitre pût délibérer et leur faire réponse. Une demi-heure après, on les fit rentrer, et on leur remit, non l’original, mais un duplicata des lettres demandées par le parlement, qu’ils portèrent immédiatement au procureur-général ; ce qui n’empêcha pas que, deux jours après, les mêmes huissiers, par ordre de la cour, signifièrent aux chanoines receveurs et distributeurs des deniers la saisie du temporel du chapitre.

Le chapitre était consolè de ces tracasseries par des lettres affectueuses que lui adressaient, chaque année, les plus grands personnages du royaume, les princes et les fils des rois, pour le supplier