Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/257

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tard. Long-tems avant la révolution, les évêques de Laon ne jouissaient plus de leur prérogative[1]. Pour l’évêque de Paris, quand cessa-t-il d’exercer son droit ? nous l’ignorons, et peu importe ; il suffit que nous ayons cité quelques unes des églises auxquelles l’édit du 12 décembre 1512 faisait allusion ; cette digression n’avait pas d’autre but, et nous la terminons pour reprendre la suite de notre histoire.

Sous le règne de François Ier. on fit souvent des chicanes au chapitre de Rouen, sur la dignité ou indignité des prisonniers élus par lui pour lever la fierte. On lui objectait sans cesse l’édit de décembre, et l’on semblait regarder comme non-avenue la déclaration spéciale de novembre 1512, et les lettres-patentes si expresses du 25 février suivant. Le chapitre tenait bon, et ne se montrait pas scrupuleux dans ses choix ; il donnait la fierte à des hommes chargés de meurtres nombreux, à des femmes qui avaient fait assassiner leurs maris, à un tuteur qui avait abusé de sa pupille, à un homme qui était allé jeter un enfant nouveau-né, dans une marnière. Il fallait que le parlement (François Ier. avait donné, en 1515, ce titre à l’échiquier de Rouen), il fallait, dis-je, que le parlement, malgré toutes ses répugnances, en passât

  1. Histoire de Laon, par Devismes, tom. Ier., pag. 380.