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épiscopale[1] ? L’évêque de Laon, le jour de sa prise de possession, avait eu, dans l’origine, le droit de rappeler tous les bannis de Laon. Une ordonnance de Philippe-de-Valois (rendue en 1333) en excepta les individus « bannis pour cas de crime[2]. » L’église de Vendôme délivrait, tous les ans, un prisonnier, le jour de Saint-Lazare, en exécution d’un vœu solennel de Louis-de-Bourbon, comte de Vendôme, qui était sorti en 1448, à pareil jour, des prisons d’Angleterre[3]. Tous les ans, le dimanche des Rameaux, l’évêque de Paris délivrait un prisonnier du Petit-Châtelet, lorsque la procession de Notre-Dame revenait de l’abbaye de Sainte-Geneviève[4]. On sait enfin que l’archevêque d’Embrun jouit long-tems du droit de grâce et de quelques autres droits royaux. Mais, dit un vieil auteur : « Les roys de France couppoient les aîles à ceux qui, dans leurs terres, vouloient voler si hault[5]. » L’église d’Embrun, perdit de bonne heure ses prérogatives royales ; le droit des évêques d’Orléans fut notablement modifié par Louis XV, en 1753, comme nous le verrons plus

  1. Polluche, Dissertation sur le privilège des évêques d’Orléans.
  2. Histoire de Laon, par Devisme, tom. Ier., p. 380.
  3. Jousse, Traité de la justice criminelle, tom. II, p. 400.
  4. Réfutation de la responce et écrit de Me. Denys Bouthillier.
  5. Bouchel, Bibliothèque du droit français, au mot Grâce.