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familière, reproduite par des monumens nombreux ; on conçoit avec quel empressement les chrétiens accueillirent, lors de la chute du polythéisme, cette image si conforme au langage, à l’esprit et à l’origine de la religion nouvelle. La Genèse ne nous offrait-elle pas la femme écrasant la tête du serpent[1]. L’Apocalypse ne décrivait-il pas un grand combat dans le ciel entre l’archange Michel et le dragon roux, escortés, l’un et l’autre, de leurs milices[2] ? Là, on voyait le dragon, le serpent antique, appelè le Diable, précipité du ciel en terre ; on voyait l’archange, vainqueur du monstre, le saisir, et l’enchaîner pour mille ans[3].

Les Rogations, instituées à la fin du ve siècle, rendirent plus familière encore, surtout dans l’Occident, l’idée d’un serpent anéanti par un être supérieur et

  1. Genes., cap. 3, vers. 15.
  2. Apocal., cap. 12, vers. 7 et 9.
  3. Apocal., cap. 20, vers. 2.