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favorables au privilège. Ces inventaires n’oublient pas le procès-verbal d’insinuation que nous venons de reproduire, et citent avec raison cet acte comme une confirmation du droit de l’église de Rouen par Charles VIII. Sans aucun doute, c’est la seule qui soit émanée de ce monarque ; et le président De Thou, en confondant cette reconnaissance de Charles VIII à Rouen, avec de prétendues lettres-patentes données à Alençon, aura commis une erreur, qui, de peu de conséquence dans l’immense et consciencieuse histoire que nous lui devons, ne pouvait toutefois être dissimulée dans un ouvrage spécial sur la fierte[1].

Au reste, le privilège devait, cette année même, et pendant le séjour de Charles VIII à Rouen, recevoir une sanction non moins solennelle que celle dont nous venons de parler. La présence du roi dans la capitale de la Normandie y avait amené une multitude d’officiers attachés à sa personne et aux princes et grands de sa suite. Sous un roi jeune et facile, ces gens-là se croyaient tout permis ; plusieurs habitans de Rouen eurent à se plaindre d’eux ; mais voici un fait plus grave que tous les autres. Le 2 mai, deux palefreniers des écuries de l’amiral de France,

  1. Le chapitre sollicita avec instance, pendant plusieurs jours, acte de l’insinuation de son privilége, faite devant le roi, disant que c’etait une confirmation de ce privilége.