Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/217

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

après avoir chanté l’hymne : Veni creator, et invoqué l’assistance de Dieu et du Saint-Esprit. Jamais, quoi qu’il pût arriver, ils ne rétracteraient une élection ainsi faite. Toutes les lois divines et humaines leur faisaient, au contraire, un devoir impérieux de la maintenir. Quant à surseoir à l’exécution du privilège, outre que l’honneur de Dieu et la solennité du jour ne leur permettaient point de suspendre la procession ; si cette procession ne sortait pas, le peuple saurait bien à qui s’en prendre, et poursuivrait de ses murmures ceux qu’il accuserait de ce trouble apporté à des solennités qu’il aimait avec passion ; et alors il pourrait y avoir dans la ville du bruit et du scandale, ce qu’à Dieu ne plût ! Le chapitre entendait donc faire ses processions accoutumées et défendre son privilège énergiquement et par les moyens ordinaires ; et il suppliait les officiers du bailliage de faire en sorte que ce privilège sortît son effet en ce jour qui lui était spécialement affecté. Il n’y avait homme vivant qui eût jamais vu susciter au privilège de la fierte des obstacles dont, à la fin, il n’eût triomphé par la volonté de Dieu et la force de la justice. Fallait-il attendre des magistrats actuels des sentimens moins favorables à l’église ? M. de Croismare, lui qui était né en cette ville de Rouen, et qui, mieux que tout autre, avait appris à connaître la vertu et l’efficacité du privilège de saint Romain, se montrerait (le