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rien, ou feignit de l’ignorer, qu’avons-nous à dire ? Quoi qu’il en soit, de retour aux prisons, ces ecclésiastiques interrogèrent les prisonniers, sans exiger les clés, pour cette fois, et l’on a vu que cette année la fierte avait été levée.

Mais en 1425, les clés ayant encore été refusées aux commissaires des prisons, le chapitre avait perdu patience. Dans une requête délibérée capitulairement, dès le lendemain de l’Ascension, après le refus des offres insuffisantes du lieutenant Poolin, les chanoines s’étaient plaints au roi Henri VI de ce que « ses officiers leur avoient faict et donné empeschement en aucunes des cérémonies de leur privilége, par quoy la dicte observance, usage, coustume et privilége n’avoient pu, au jour de l’Ascension dernière, estre mises à exécution, ne sortir leur effect, mais avoient esté délaissiéz, en contempnement de la révérence de Dieu et de monsieur sainct Romain. » Et, ce qui mettait le comble à l’attentat, « ses dis officiers, pour leur excusacion, avoient faict proclamer publiquement que par eulx n’avoit pas tenu, et qu’ilz n’y avoient commis aulcune coulpe, dol ou malice. Toutes ces choses, ajoutaient-ils, estoient à l’irrévérence de Dieu, injure de sainct Romaing et au très-grand esclandre du clergié et peuple de la cité de Rouen et du pays d’environ. »

Sous un roi en bas âge, sous une régence