Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/135

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Vingt-cinq ans auparavant (c’est-à-dire vers 1370) dans une querelle de taverne, Jean Baratte avoit féry (frappé) Collin Gueroult d’ung coustel, par deux coux, dont mort s’en ensuy. » Jean Baratte se rendit aux prisons du château de Rouen. Thomas Baratte, son frère, complice du meurtre, avait pris la fuite, et « estoit allé se mettre en franchise aux Jacobins, à Rouen, où il fu grand espace de temps. Cependant son frère fut délivré par vertu du privilége saint Romain, et ot (eut) la fierte du dit saint, le jour de l’Ascension. Alors, Thomas Baratte, son frère, yssi (sortit) de la dicte franchise, et alla et conversa franchement et quictement en sa maison et par les rues de Rouëm tout publiquement et noctoirement, sans ce que justice ne (ni) les amis du mort luy demandassent riens. Et l’on disoit communément à Rouen que l’un avoit délivré l’autre par la dicte fierte. »

Voici le second fait : Cinquante ans auparavant, c’est-à-dire vers 1344, « Vatier Bernart, demourant en la paroisse Saint-Candre (le Vieil), en l’ostel de la Coste de la Baleine (on voit que cette hôtellerie de Rouen est bien ancienne), tua un homme en une taverne à Rouen. Pour lequel cas il ot la fierte. Il avoit plusieurs complices qui furent tous paisibles et quittes par la délivrance qu’il avoit obtenue. »

Le troisième fait est un peu plus détaillè. Laissons parler le témoin lui-même :