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comme coupable du meurtre de son frère. Dès 1585, le parlement de Paris l’avait condamné à mort par contumace, pour ce crime ; son office de conseiller-secrétaire du roi aux finances avait été confisqué sur lui, et un sieur Charles Benoise en avait été pourvu. Après avoir obtenu le privilège, ses démarches pour recouvrer son office furent couronnées de succès. Par lettres-patentes de janvier 1590, il fut rétabli dans sa charge, qu’il conserva jusqu’en 1602, où il la résigna en faveur de Michel Renouard[1]. M. Des Gentils sieur de Thirac, conseiller au parlement de Bordeaux, qui avait levé la fierte en 1618, à raison d’un meurtre et d’un rapt, prenait encore, plusieurs années après[2], dans des actes que j’ai vus, le titre de « conseiller du roy en sa court de parlement de Bordeaulx. » Mais l’avait-il en effet conservé ? Je l’ignore. J’ignore également si Maximilien Marc, l’un des huissiers du parlement de Rouen, qui avait levé la fierte en 1629, perdit pour toujours son office, dont cette cour souveraine l’avait dépouillé peu de tems après le crime. Toujours est-il certain qu’au moment où il obtint le privilège, les instances du chapitre pour lui faire rendre sa charge ne furent point écoutées. Mais voici un

  1. Tessereau, Histoire chronologique de la grande chancellerie de France, livre 2, page 209, et livre 3, pages 222 et 251.
  2. Requête au parlement de Rouen, de l’an 1621.