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envers les parties civiles, comme nous le verrons bientôt. Mais s’il avait possédé, précédemment, une charge ou un office qui eût été confisqué sur lui, par l’effet de son crime, le recouvrait-il après avoir levé la fierte ? L’affirmative semblerait résulter du fait que nous allons rapporter. En 1391, Richard Le Prévost avait levé la fierte. Avant son crime, il était titulaire de la sergenterie du Bourguignon, dans la forêt de Lalonde, près Elbeuf ; mais Louis de Tournebu, seigneur de Lalonde, avait fait saisir cette sergenterie et l’avait retenue en sa main, après même que Le Prévost eut levé la fierte. Le Prévost dénonça au chapitre cette saisie comme un attentat au privilège de saint Romain, et fit assigner le sieur de Tournebu devant le bailli de Rouen. Le chapitre était alors un adversaire redoutable, et les plus grands seigneurs craignaient de se commettre avec lui. Le sieur de Tournebu sentit le besoin de se mettre promptement d’accord avec une compagnie dont le crédit était si grand. « Icellui escuier, pour révérence et honneur de l’èglise et du prévillège Saint-Romain, et pour icellui révérer et honnourer à tout son povoir, alla par devers les doyen et chappitre, en l’esglise cathédrale, et leur dit, présens plusieurs personnes notables, que la sergenterie du Bourguègnon estoit tenue de luy par foy et hommage, à cause de sa terre de la Londe, et qu’avant l’arrestation de Le Prévost, il avoit fait prendre et