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qui en avait été extrait ; après quoi Guillaume de Montguerard leva la fierte, et le reste de la cérémonie se passa sans nouvel incident[1]. Le chapitre, on le voit, n’en est plus à ces tems d’essai où il obtenait un prisonnier comme par grâce. Maintenant que d’une pieuse coutume il a fait un droit, et que ce droit a été solennellement reconnu par Philippe-Auguste, il parle et agit en maître ; il interdit les officiers qui osent attenter à son privilège ; il les dénonce publiquement à un peuple épris d’une solennité imposante, particulière à la province, et prêt à menacer les magistrats téméraires qui voudraient la troubler.

1327. Incident qui suspend la cérémonie de la fierte.

Un autre incident, qui signala l’année 1327, avait sa source, non plus dans une méconnaissance du droit du chapitre, mais dans une méprise résultant de ce que le prisonnier qu’il choisit cette fois pour lever la fierte s’était fait écrouer sous un faux nom. Le nommé Pierre Dautuel (ou Dantuel), banni précédemment à cause d’un crime, avait rompu son ban et s’était rendu coupable d’un meurtre. Arrêté et conduit aux prisons du château de Rouen, il fut interrogé par les magistrats, qui ne le reconnurent point. Lui-même, pour éviter l’aggravation de peine que lui auraient value la rupture de son ban et la récidive, cacha son véritable nom, et dit

  1. « Codex eburneus. » Déjà cité.