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qui ne parût un peu plus résolu qu’à l’ordinaire. Jamais noce n’avait été plus gaie ; on dansa, on rit, on chanta, on but à la santé du roi, des conseillers de ville, des échevins, et de Roger Gouël en particulier ; ne se trouva-t-il pas là un plaisant qui proposa celle du chevaucheur Désile ? On n’entendit plus parler de Louis XI ni de son protégé. On assure même que, onques depuis, l’avisé monarque ne donna de fille de Rouen en mariage à ses varlets. À qui tout cela fut-il dû ? À la charte normande, direz-vous ; au conseil de ville, à Roger Gouël qui avait si bien parlé, à la bonne heure ; mais qu’était-ce si dame Estiennotte n’eût mis tout en jeu ? Aussi le bon grand-oncle le chanoine répétait-il souvent, dans la suite, ces paroles de son bréviaire : « La femme forte est une chose rare et au-dessus de tout prix. »

C’est la moralité de cette histoire.