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vostre bonne grâce tant et si humblement que je puis ; et vous plaise savoir, mon souverain Seigneur, que j’ai reçeu une lettre qu’il vous a pleu escrire à mon mary et à moy, par laquelle nous mandez que avez entendu que avons une fille preste à marier, et (pour ce) que icelle veuillions donner à mariage à Pierre Désile vostre varlet de chambre. Sur quoi, Sire, vous plaise savoir que mon mary, pour le présent, est à la foire du Lendit. Par quoy bonnement sur ce ne sçaurois faire responce, fors que les cors et biens de mon dict mary et de moy sont vostres, pour en faire et ordonner à vostre plaisir, et vous mercye très-humblement de ce qu’il vous a pleu nous escrire de l’advancement de nostre dicte fille. Toutes foys, Sire, il y a jà longtemps que, par plusieurs foys, l’on faict requérir icelle nostre fille pour l’avoir en mariage, à quoy tousjours elle a faict responce qu’elle n’avoit aucun voulloyr de soy marier ; et, de présent, luy ai parlé sur le contenu de vos dictes lettres, laquelle, de rechef, en la présence de M. le vicaire de Rouen, maistre Robert Viote, du dict Pierre Désile et aultres, a fait responce que encores ne se veult marier. Et, pour ce, Sire, se vostre plaisir est, aurez mon dict mary et moy et aussy nostre fille pour excusez. Mon souverain Sire, je prie à nostre seigneur qu’il