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été prévu, et l’acte disait qu’arrivant le décès du prélat, ses biens resteraient engagés à l’archevêque de Rouen et au chapitre, jusqu’à ce qu’on les eût convenablement indemnisés. Cet acte fut signé de la main de Zanon de Castiglione, et scellé de son sceau épiscopal.

Le 24 juin suivant, jour de la Saint-Jean, le matin, assez longtemps avant la messe, monseigneur de la Roche-Taillée, archevêque de Rouen, et tous les chanoines de Notre-Dame, étaient réunis dans la salle capitulaire, et relisaient peut-être l’acte du 24 janvier, lorsqu’on entendit heurter à la porte, et le messager du chapitre annonça qu’un prélat désirait parler à Messieurs. Ce prélat fut introduit : c’était Zanon de Castiglione, évêque de Lisieux. Il salua l’assemblée, alla s’asseoir auprès de la chaire de l’archevêque de Rouen, et s’exprima en ces termes : « Me voilà venu au jour dit, Monseigneur et Messieurs, pour acquitter mes engagements et vous inviter au banquet ou past dû et promis par moi. S’il n’était pas aussi solennel, aussi magnifique, et tel, enfin, que le mérite la présence d’un si grand prélat et d’hommes aussi éminents, acceptez-le, toutefois, de bonne grâce, et imputez-en l’insuffisance, non à mauvais vouloir de ma part, mais à mon peu d’habitude de ces sortes de choses, et à mon ignorance des usages de ce pays. Croyez à ma