Page:Amable Floquet - Anecdotes normandes, deuxieme edition, Cagniard, 1883.djvu/323

Cette page a été validée par deux contributeurs.

peut-être, pas encore où ils pensent. Ignorez-vous donc ce qu’on dit : que M. Descamps, cet habile peintre s’en va ces jours-ci en Angleterre pour y demeurer toujours ? M. Le Cat, de son côté, a reçu, de Paris des propositions magnifiques ; en voilà déjà deux qui vont tout laisser là. Quant à M. de Cideville, croyez-moi, je le vis toujours s’ennuyer au palais ; qu’on lui donne des lettres d’honoraire, il s’en va aussi : et de trois. D’autres, soyez en sûrs, ne tarderont guère à les suivre ; et le chapelet se défilant ainsi… D’ailleurs, on se raille par la ville de cette Académie ; il a circulé des vers, des couplets, des épigrammes ; et vous savez… le ridicule… Allons, allons, après la pluie, le beau temps ; il ne faut pas ainsi jeter le manche après la cognée. » — Mais, hélas ! c’étaient paroles perdues ; tous ces Messieurs, secouant la tête, sortirent soucieux et songeurs, n’envisageant plus pour eux, dans l’avenir, qu’affronts, mortifications, sensibles déboires ; et, de vrai, ils n’étaient pas au bout de leurs peines.

C’était fête, au contraire, maintenant, fête chaque jour et fête à jamais parmi nos fortunés savants du petit jardin Bouvreuil. Là, désormais, plus de chagrin, plus de procès…, et partant plus de procédure ; mais, en revanche, force dissertations, force mémoires ; des vers, des discours à perte d’haleine ; car ne fallait-il