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leures du procès sans contredit, et qui venaient de lui arriver tout à l’heure, pendant l’audience : un don à lui fait par le cardinal de Richelieu, surintendant-général de la navigation et du commerce, de toutes les marchandises du navire hollandais ; puis un brevet de capitaine, en bonne forme, à lui adressé encore par le cardinal surintendant, impatient de relever l’honneur du pavillon français. Ce cardinal se connaissait en beaux traits, et on voit qu’il n’avait pas voulu laisser Duquesne en peine.

Ce merveilleux fait d’armes d’un adolescent ; sa défense, la plus concluante qu’on ait jamais ouïe de mémoire de juge ; ce don, ce brevet de capitaine, dans un âge si tendre ; le cardinal de Richelieu, enfin, venant tout couvrir de sa grande robe de pourpre, de sa puissance de surintendant-général des mers : c’était à ne plus s’y reconnaître ; et, si fortes que fussent ces vieilles têtes blanchies de la grand’chambre, vous eussiez vu présidents et conseillers bien empêchés à réprimer les émotions qu’avaient excitées en eux un procès si nouveau dans les fastes du Palais. De bonne heure, le capitaine Jacob Masecostre avait vu distinctement de quoi, désormais, il retournait pour lui dans cette affaire. Venu là triomphant, la tête haute, prêt, ce semble, à tout emporter, quand, ensuite, on le chercha des yeux pour lui dire son fait et l’envoyer