CHAPITRE XX
Autrefois les désertions étaient fréquentes à bord des navires qui jetaient l’ancre devant des îles nouvellement découvertes. Des matelots ayant à redouter un châtiment essayaient de s’y soustraire, dussent-ils renoncer pour jamais à leur patrie. D’autres, fatigués par de périlleuses navigations, se trouvaient tout d’un coup séduits par le tableau d’une vie heureuse et calme, sur une de ces terres fortunées que recèle la Polynésie ; l’ambition, le désir de dominer, l’espoir de se placer à la tête d’une peuplade ignorante, devenait le mobile de certains autres. Aujourd’hui, ces îles fréquentées par les marins de tous les pays, n’offrent plus le même attrait, et les désertions de matelots sont bien moins nombreuses.
Certains faits ne datant que du siècle dernier ont pour nous l’étrangeté du roman. Tels sont les événements qui amenèrent la mort du capitaine Powell. Ce marin anglais se recommandait déjà à vingt-trois ans par la découverte du groupe austral qui porte son nom. Il partit sur le Rambler pour la pêche du cachalot dans le grand Océan, emmenant avec lui un jeune étourdi, qui lui avait été recommandé par sa fa-