CHAPITRE XIX
Nous avons donné une idée des périls que recèle la mer et de moyens qu’on leur oppose. Mais il y a encore toute une série de faits qui remplissent les annales de la navigation, tels que mutineries, révoltes d’équipages, drames maritimes, et une longue suite d’aventures de terre et de mer en pays lointains, — avec des massacres, des naufragés réduits en esclavage par des peuples barbares, des marins auxquels on tend des embûches, pour s’emparer d’eux et les manger, — dans ces archipels de l’Océanie, longtemps exclusivement peuplés d’anthropophages, — des marins abandonnés sur des îlots déserts, Robinsons vrais dont le désespoir, les souffrances nous émeuvent, dont la lutte pour la vie captive et passionne, dont l’énergie, quand ils surmontent l’horreur de leur situation, est pour tous un enseignement plein d’attrait.
Il y a aussi une place à faire à ces dangers d’un caractère particulier qui attendent les navigateurs dans les océans polaires. Là, les navires menacent d’être écrasés par les glaces, les marins ont à supporter des hivernages terribles. Souvent, les équipages forcés de quitter le navire