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LES AVENTURIERS DE LA MER


étaient épouvantables. Encore deux ou trois coups d’aviron, et nous étions à bord du vapeur à l’ancre. Alors je me retournai de nouveau, mais les lumières étaient éteintes, les cris avaient cessé, le Northfleet, avait disparu… »

Le vapeur la Cité-de-Londres, qui avait aperçu les signaux de détresse, vint en toute hâte sur le lieu du sinistre et réussit à recueillir la plupart des personnes qui se trouvaient dans la chaloupe. Il recueillit également plusieurs passagers et des hommes de l’équipage qui s’étaient jetés à la mer : trente-quatre personnes en tout. La Cité-de-Londres continua à croiser sur le lieu du naufrage jusqu’au matin, sauvant ceux qui avaient pu se soutenir au moyen des épaves du navire. Le lougre Mary fut assez heureux pour recueillir, de son côté, trente des infortunés passagers. Le côtre-pilote de Londres no3, et la Princesse, stationnée à Douvres, se portèrent aussi sur le théâtre du sinistre et réussirent à sauver vingt et une personnes, dont dix qui s’étaient réfugiées sur les agrès.

Parmi les rares personnes échappées à la mort, on cite une petite fille de dix ans, inconnue de tout le monde. Elle raconta que son père l’avait mise dans le bateau, lui disant qu’il allait chercher sa mère, mais qu’il n’était pas revenu…

On retrouva le Murrillo dans le port de Cadix.

Vingt-deux mois plus tard, le magnifique transatlantique français la Ville-du-Havre, venant de New-York avec de nombreux passagers, fut abordé, au milieu de sa traversée, par le trois-mâts en fer, le Loch-Earn. Le choc fut reçu par le bateau à vapeur du côté de tribord, en face du grand mât ; il ouvrit une brèche de plusieurs mètres par laquelle la mer se précipita. Le bâtiment commença à vaciller ; ses mâts s’abattirent l’un après l’autre, écrasant dans leur chute les malheureux qui essayaient de mettre à l’eau les canots du bord.

Un moment après, le transatlantique disparaissait submergé. Le capitaine du Loch-Earn multiplia les efforts pour le sauvetage des survivants ; mais deux cent vingt-six personnes trouvèrent la mort dans cette catastrophe (15 novembre 1873.)

Le 13 avril 1874, le vapeur anglais Libéria fut rencontré près des îles Scilly par le vapeur Barton ; les deux navires sombrèrent à la suite du choc, sans qu’on pût sauver un seul naufragé. On ne possède aucun détail sur la collision et l’on ignore le nombre des victimes.

Le 11 septembre 1877, le navire l’Avalanche, chargé d’émigrants, se