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MAGENTA

1871


Qu’ils étaient beaux tes fils, ô ma grande patrie,
Quand d’un bras valeureux et d’un poignet de fer,
Brisant les durs liens de la vieille Italie,
Ils chassaient, à jamais, des champs de Lombardie
            L’aigle farouche et fier !

France, qu’ils étaient beaux dans la chaude mêlée
Alors qu’en souriant ils bravaient le canon !
Frayant sa large route à la victoire ailée,
Ils faisaient tressaillir l’écho de la vallée
            En invoquant ton nom !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Et maintenant, couchés sous cette herbe flétrie

Que les vents et l’hiver ont fait choir sur vos fronts,
Ô morts, entendez-vous, dans votre rêverie,
Comme un écho lointain, la voix de la patrie
            Qui pleure ses affronts ?…