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MARS



Il pleut ; le temps est gris ; le nuage s’envole,
Poussé par quelque souffle invisible et puissant ;
Le passereau criard, sous le toit, se désole ;
L’eau coule, à larges flots, sur le pavé glissant.

La tristesse revient à mon cœur qui s’isole…
Mon âme, en sa torpeur bientôt s’assoupissant,
Comme la fleur qui ferme aux autans sa corolle,
Se blottit sous l’abri d’un songe caressant !

Dans le calme infini se perd ma rêverie…
Tel on voit sur la vague écumeuse en furie,
Bercés par l’ouragan, dormir les alcyons ;

Ainsi mon âme attend la fin de la tempête
Et, pressentant l’azur, dans son espoir, s’apprête,
Au retour du soleil, à fêter ses rayons !