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III


Tel, au fond des déserts, dans le sable mouvant,
Le pâle voyageur que le semoun terrasse,
Anxieux, éperdu, cherche en vain quelque trace
Où l’œil retrouve encor l’empreinte d’un vivant ;

Ainsi l’homme en sa nuit, cherche, appelle et souvent
Nulle voix ne répond à sa pauvre âme lasse !…
La foule qui succède à la foule qui passe.
Lègue au siècle futur son espoir décevant.

Depuis le jour fatal où tu devins féconde,
Ô terre, que fais-tu des pleurs que tu reçois ?…
Que fait l’air de nos cris ? Où s’arrêtent nos voix ?

Se peut-il qu’à jamais nul écho ne réponde
À ces tristes clameurs que nos cœurs désolés
Lancent vers ces Edens qui toujours sont voilés ?…