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L’AUTOMNE



Dès que l’arbre a fini, le sillon recommence.
Victor Hugo.


Jeanne, voici venir l’automne
Frileux et richement paré
Du pampre jaune qui festonne
Son large manteau bigarré ;

Voici venir les froides bises,
Les matins pâles et brumeux,
Les ombres sur les plaines grises,
Le givre aux buissons épineux.

Le brouillard couvre la colline,
Ses bois et ses ravíns profonds,
Comme la blanche mousseline
Dont tu voiles tes cheveux blonds…

Il court sur l’horizon bleuâtre…
Et des rochers gravit les flancs,
Comme fait, sous le fouet du pâtre,
Un grand troupeau de moutons blancs ;