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RONDEAU.



« Ni plus ni moins, toujours autant. »
Le précepte est sage, et pourtant,
Combien peu qui savent le suivre !
Certes l’on ferait un gros livre
Des sottises de l’inconstant.

Mais à quoi bon le dire tant ;
Quand nous voyons qu’à chaque instant
L’homme du même vin s’enivre
Ni plus ni moins ?…

Non, non, prêcher est attristant.
Faisons la morale en chantant
Malgré tout ce qui peut s’ensuivre.
Rien de trop, c’est l’art de bien vivre,
Je vous le donne au prix coûtant
Ni plus ni moins.