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RONDEL.



Mon pauvre cœur laisse dormir ta peine,
Ton grand amour il le faut oublier !

À tous les vents, pourquoi le publier ?
Pourquoi le dire aux bois, à la fontaine ?
Pourquoi vouloir qu’au nom de Madeleine,
L’écho du val puisse encor s’éveiller ?

Non, non ! Mon cœur, laisse dormir ta peine
Ton grand amour il le faut oublier !…

Ne sais-tu pas que toute plainte est vaine !
Que de tes pleurs on pourrait te railler ;
Ne sais-tu pas que le temps fait rouiller
Tous les anneaux de la plus forte chaine ?…

Mon pauvre cœur, laisse dormir ta peine,
Ton grand amour il le faut oublier !