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UNE MORTE.



De la jeunesse, de la jeunesse

Un chant me revient toujours !

Ruckert.


Ami, la morte que je pleure
Mourut un doux soir de printemps,
Toujours, toujours, depuis ce temps,
Son souvenir en moi demeure…

Il semble que je vois encor
L’éclair de son jeune sourire
Et le rayon qui venait luire
Parfois sur ses longs cheveux d’or.

Si vous saviez qu’elle était belle,
Ami, la morte que j’aimais !
Je ne la verrai plus jamais,
Ma joie est partie avec elle.

Elle avait l’azur dans les yeux,
Au cœur l’amour, au front le rêve,
À sa bouche, comme une séve,
Montait le baiser radieux.