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LES SOIFS.

SONNET.


Les palmiers, au désert, dans les sables arides,
Reçoivent de la nue un breuvage sauveur ;
Le fruit donne à l’enfant son humide saveur ;
L’aigle dans les rochers boit aux sources limpides ;

L’or apaise l’avare en ses rages cupides ;
D’un roi, l’ambitieux obtiendra la faveur ;
Le cilice du moine assouvit la ferveur,
Et le baiser suffit à nos lèvres avides ;

Mais le cœur altéré du divin idéal,
Oasis entrevue dans le désert du rêve,
Nid d’azur où s’épand l’éternel floréal,

Va cherchant, sans espoir, sans repos et sans trêve,
Dans les sentiers perdus de la céleste grève,
Le Nil mystérieux du monde Sidéral.