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AMÉLIE

pait, ce qu’il faisait souvent pour multiplier la correction, il fallait que je lui donnasse le fouet bien appliqué, en le menaçant toujours de le lui administrer plus fort, s’il ne lisait pas mieux. Enfin, à force de renouveler cette punition, qui me lassait fort les bras, je vis les fesses de mon grand enfant se couvrir d’une teinte un peu rougeâtre. À cette vue, qui était un signal donné pour fouetter à toute outrance, je m’armai de courage, et il tomba bientôt une grêle de coups de verges, qui, en un instant, firent ruisseler le sang de toutes parts.

C’était là que m’attendait mon petit libertin, qui me faisait toujours signe de ne pas cesser : ma foi, pour hâter le dénouement d’une scène dans laquelle je faisais un rôle si fatigant, j’employai tant de force pour appliquer mes coups, que bientôt les plaies s’agrandirent et qu’une partie des verges s’y introduisit en se rompant. Dans ce moment mon imbécile se laissa tomber par terre, où il s’étendit et se roula, en paraissant éprouver des sensations que je ne peux et que je ne cherche pas à définir : je présume cependant, d’après ce que j’ai remarqué dans ses traits et dans ses mouvements, que le plaisir qu’il ressentit lui avait fait totalement oublier le mal qu’il avait souffert pour se le procurer.

Je laisse à ceux qui voudraient faire usage de cette douce recette, toutes les jouissances qui en